Est de la France, peut-être Lorraine, XVIème siècle Godefroy... - Lot 254 - FW Auction

Lot 254
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Estimation :
5000 - 7000 EUR
Est de la France, peut-être Lorraine, XVIème siècle Godefroy... - Lot 254 - FW Auction
Est de la France, peut-être Lorraine, XVIème siècle Godefroy de Bouillon, chevalier, duc de Basse Lotharingie et avoué du Saint-Sépulcre (1058-1100) Tête sculptée en pierre calcaire Dimensions 40 x 42 x 27 cm sur une base en marbre 16.5 x 35.5 x 35.5 cm Etat fragmentaire, accidents et usures « Mes seigneurs, je ne peux ceindre une couronne d’or là où le Christ dut porter une couronne d’épines « aurait dit Godefroy de Bouillon en conquérant Jérusalem lors de la première croisade en 1099. Cette tête d’homme barbu, dont le statut de chevalier est visible grâce à la présence du gorgerin, est bien coiffée d’une couronne d’épines, à l’instar du Christ. Cet attribut est donné à Godefroy de Bouillon à la fin du XVème siècle et tout au long du XVIème siècle, diffusé notamment par la gravure. Godefroy de Bouillon bénéficiait toutefois déjà d’une représentation iconographique depuis le XIVème siècle, grâce à son apparition dans le poème de l’écrivain lorrain Jacques de Longuyon les Vœux du paon. Cette œuvre illustre précisait le rôle des « Neuf Preux », répartis en triades, qui incarnaient l’Idéal Chevaleresque : les preux de l’Ancien Testament représentés par Josué, David et Judas Maccabée ; ceux de l’Antiquité avec Hector, Alexandre le Grand et César, enfin, ceux des temps chrétiens figurés par Arthur, Charlemagne et Godefroy de Bouillon. Le modèle des neufs preux a ensuite connu un vif succès et a été repris dans la littérature par le célèbre écrivain Guillaume de Machaut dans son Dit de Lyon en 1342. Il est mentionné dans les Chroniques de Froissart en 1369, enfin il apparaît dans Le Roman du chevalier errant de Thomas de Saluces. Modèle de courage et de piété, Godefroy de Bouillon est représenté dans tous les arts figuratifs, de la tapisserie aux émaux, généralement dans sa panoplie de chevalier, comme en témoigne son effigie conservée au Château de Pierrefonds. Les Neufs preux portent une exemplarité enracinée dans la vie et la culture nobiliaire et sont utilisés à des fins de glorification d’un souverain ou d’une lignée. Aussi est-il possible d’envisager que notre sculpture ait orné à l’origine une grande salle de château ou ait accompagné un monument funéraire d’un prince, à l’instar du bronze éponyme gardant avec 27 autres figures monumentales le célèbre cénotaphe de l’empereur Maximilien de Habsbourg à Innsbruck. Notre œuvre a peut-être été réalisée dans un contexte princier en Lorraine, région d’origine de Godefroy de Bouillon. Encore au XVIe siècle, et ce jusqu’en 1624, les historiens et historiographes, soucieux de plaire aux ducs de Lorraine, prétendaient que ces princes descendaient de Godefroy de Bouillon, duc de Basse-Lotharingie et fils d’Eustache II, comte de Boulogne. Cette généalogie fabuleuse leur permettait de les affilier à Charles de France, écarté du Royaume par Hugues Capet et de répondre aux revendications territoriales en plus de faire valoir leurs vertus.
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